Une saison aux Antilles: Bilan

De retour à Trinidad après huit mois aux Antilles nous avons fuit la baie de Chagueramas ou nous avons passé la matinée au bureau de l'émigration et de la douane pour nous réfugier à Scotland Bay, un mouillage bien abrité ou nous sommes réveillés par le chant des oiseaux et les cris rauques des singes hurleurs.

Nous n'y sommes resté que deux nuits car le week-end les Trinidadiens affluent sur des vedettes pour des ' partys ' et nous ne voulions pas supporter toute la nuit les décibels qu'ils diffusent. Le lendemain la baie est jonchée de bouteilles et de gobelets en plastique, c'est assez affligeant car c'est un endroit magnifique.

Nous avons donc trouvé un endroit plus calme sur l'ile de Monos.

L'eau, plutôt verte et trouble n'invite pas vraiment à la baignade mais mon Cricri a réussi à me convaincre de mettre le nez dans l'eau pour une dernière exploration et nous avons vu quelques tortues et deux couples d'anges français.

Ce lundi nous ne sommes plus que trois bateaux au mouillage et nous profitons d'une petite onde tropicale pour rincer la grand voile, le matériel de plongée et commencer le rangement du bateau.

En quelques heures la végétation a reverdi, des écharpes de brumes s'accrochent sur les collines mais déjà au sud le ciel s'éclaircit. Un couple d'hirondelles vient nicher dans la baume, les perroquets traversent la baie en jacassant.

Pendant ces huit mois nous n'avons parcouru que 950 miles, de Trinidad à la Guadeloupe en passant par toutes les îles sauf Canouan et Moustique.

Les navigations sont courtes, dix heures maximum, et comme nous avons pris le temps d'attendre une météo clémente, nous n'avons pas souffert sauf dans le canal des Saintes et de la Dominique ou même si le vent est présent, la mer n'est jamais très forte.

Distantes de quelques dizaines de kilomètres seulement les îles sont très différentes.

Nous avons apprécié les îles françaises ou il est plus facile de communiquer et de s'approvisionner. La Guadeloupe nous a paru plus authentique que la Martinique, surtout sur Basse Terre et nous y avons fait de belles plongées.

Nous avons particulièrement aimé la Dominique et Cariacou pour la gentillesse de leurs habitants et découvert, sur le retour avec Marine et Vinz, Saint Vincent qui vaut vraiment la peine de s'y arrêter.

Les boat-boys sont un peu insistants, il faut distribuer quelques billets, mais nous avons découverts des endroits moins touristiques et des fonds très intéressants pour la plongée.

Les Tobago Cayes et les Saintes, malgré les mouillages surpeuplés, sont aussi des endroits magnifiques qu'il ne faut pas manquer.

Nous regrettons toujours, cependant, de ne faire que passer et de ne pas avoir le temps de lier de vraies relations avec les gens. La barrière de la langue ne nous aide pas, notre anglais s'améliore mais reste insuffisant pour entamer de longues conversations.

La vie est douce sous le soleil des tropiques mais tant de choses nous ont manquées :

• les parties de foot avec Camille

• les soldes avec Adèle

• les câlins de Jules

• les heures au téléphone avec Agathe

• le rire de Philomène

• les gros bisous Lola

• la tendresse d'Amélie pour son papa

• et celle de Lucie pour son cheval ( hi, hi)

• les lichouilles de Cahouette

• la saucisse de Landéda

• le café de dix heures chez Martine

• les parties de billard avec J'luc

• les lasagnes de Stef

• les moules de Didier

• la blanquette de loïc et les galettes de Martine

• les plateaux de fruits de mer de Josette

• les éclats de rire de Claudine

• l'humour noir de Philippe

• la playlist d'Ifig

• les restos avec Vincent et Cécile

• les conseils avisés de Jean-mi et Pascale

• les ti-punch breton de Kergrain

• les repas de famille

• les soirées au ciné

• les expos, les spectacles,

• les concerts, parce qu'ici, la musique c'est ' phénoménal ', même un concert de la fanfare à iode nous paraitra délicieux en rentrant... 

• et vous tous que nous allons retrouver dans quelques jours