Vers La Dominique
Vous vous imaginez sans doute que nous passons notre temps allongés dans un hamac tendu entre deux cocotiers, et bien vous vous fourvoyez, parfois nous naviguons et ce n'est pas toujours une sinécure
.
Ainsi nous venons de parcourir quarantes miles nautiques, en deux jours certe, pour ralier l'île de La Dominique.
Mardi, bien que nous eussions pris avec précaution les prévisions météorologiques, nous avons dû batailler contre des vents violents et tirer des bord dans une mer furieuse dans le canal des Saintes. Nous ne dûmes qu'à la maîtrise du capitaine et la bravoure de l'équipage d'arriver aux Saintes saints ( et saufs).
Quel bonheur ce fût de mouiller une derniere fois au pied des orgues basaltiques du pain de sucre en regardant le soleil se coucher sur la Terre-de-bas.
Le lendemain nous nous presentâmes prudemment avec deux ris dans la voilure dans le canal de La Dominique. Quelle ne fut pas notre surprise de constater que la mer était plate et que le vent ne dépassait pas les seize nœuds. Le capitaine ordonnât d'envoyer toute la toile et nous naviguâmes fort confortablement jusque La Dominique.
Nous jetâmes l'ancre dans Prince Ruoert Bay, au pied de Fort Shirley. Les autochtones vinrent très gentiment avec des paniers de fruits, pamplemousses, mangues, maracuja et bananes que nous echangeâmes contre quelques dollars.
Une fois de plus nous ressortirons les scaphandres pour admirer la faune et la flore sous marine.